L'évaluation des risques dans les CDO repose sur deux concepts pivots : la théorie des probabilités et la corrélation entre les actifs sous-jacents.
Alors que la théorie des probabilités offre des informations sur la probabilité d'événements de défaut individuels, la corrélation fournit une mesure de la manière dont ces défauts sont
liés.
Les CDO, structurés en tranches seniors (*), mezzanines et equity, supportent chacune des degrés de risque variables en fonction de
leur priorité dans l'absorption des pertes. Le risque est intrinsèquement lié aux probabilités de défaut des actifs sous-jacents, tels que les prêts ou les obligations.
Dans ce contexte, la fréquence relative des défauts dans différents scénarios de corrélation devient un point central de l'évaluation des
risques. Selon la théorie des probabilités, la chance que deux événements indépendants se produisent simultanément est inférieure à la chance que chacun se produise séparément. Dans un
contexte mathématique, si P(A) est la probabilité de l'événement A et P(B) est la probabilité de l'événement B, alors la probabilité des deux événements se produisant simultanément, en supposant
leur indépendance, est P(A) * P(B). Ce principe est crucial pour comprendre la répartition des risques dans les CDO.
Par exemple, si la probabilité de l'événement A est de 0,2 et la probabilité de l'événement B est de 0,3, alors la probabilité que les deux
événements A et B se produisent ensemble serait : 0,06 (0,2 * 0,3).
Cette probabilité (0,06) est effectivement inférieure à la probabilité que chaque événement se produise individuellement (0,2 et 0,3).
La corrélation entre les défauts des différents actifs dans un CDO peut influencer significativement le profil global de risque. Une corrélation
élevée implique que les défauts sont susceptibles de se produire simultanément, entraînant potentiellement des pertes simultanées à grande échelle. En revanche, une faible corrélation suggère que
les défauts se produisent de manière plus indépendante.
Dans un contexte de faible corrélation, les défauts des actifs individuels sont largement indépendants.
Alors que le risque individuel de défaut reste inchangé, la probabilité que plusieurs actifs fassent défaut en même temps est relativement plus
faible.
Cela entraîne une fréquence relative plus élevée d'événements de pertes plus petits, impactant principalement la tranche equity ou junior. Dans de
tels scénarios, les tranches seniors sont protégées contre les pertes immédiates en raison de la dispersion du risque entre de nombreux défauts indépendants.
En revanche, un scénario de corrélation élevée signifierait une fréquence relative de défauts plus faible mais potentiellement d'une gravité plus
élevée. Ici, des défauts simultanés peuvent rapidement impacter les tranches subordonnées, exposant même les tranches seniors à un
risque important de défaut.
(*)
En établissant un parallèle avec les normes sociétales où nous accordons la priorité à la protection de nos aînés, dans les structures de CDO, les
tranches "seniors" sont également protégées, étant moins subordonnées et donc moins exposées aux pertes initiales.
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